Histoire d'un allaitement

Épisode 1 : la maternité

Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Allaiter me semblait être une chose totalement évidente et naturelle. Et ça n'a que des avantages : toujours prêt, à la bonne température, toujours avec moi, gratuit. Un seul inconvénient : j'allais avoir le monopole pour nourrir Eloi. Mais en fait, cela ne me dérangeait pas plus que ça. Quand on décide d'allaiter on accepte ce léger inconvénient avec joie.

Seulement j'avais de grosses craintes de ne pas y arriver. Il y a une sorte de "malédiction" familiale. Mes tantes et ma mère n'ont presque pas allaité leurs enfants, elles n'ont pas réussit.

La première mise au sein s'est faite en salle d'accouchement, un peu tard à mon goût (une heure après la naissance) et avec un Eloi malheureusement tout habillé ! Mais ce petit lutin, dès qu'il a eu le sein en bouche, s'est mis à téter goûlument. Il a tout compris du premier coup !

Mais après les choses se sont gâtées... L'accouchement avait beaucoup fatigué ce petit bonhomme qu'il fallait réveiller pour nourrir et qui tétait une minutes puis se rendormait. Les "tétées" étaient donc complétées avec du pré-lait que nous lui donnions, Akim et moi, à la seringue. Surtout pas de biberon ! de peur qu'il ne fasse une confusion sein/tétine, chose que j'ai parfois eu du mal à faire entendre aux puéricultrices. Mais dans l'ensemble elles m'ont quand même beaucoup appuyée. Tout cela a duré 6-7 jours, je n'en pouvais plus ! La montée de lait ne se faisait pas car Eloi ne tétait pas assez et il ne tétait pas assez car il était toujours complété ! Il y avait de quoi devenir chèvre, c'était un vrai cercle vicieux. J'ai donc arrêté le complément et on nous a enfin laissé sortir de la maternité huit jours après y être entrés !