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Patati patata
23 octobre 2008

Mon accouchement et la naissance du lutin

La semaine du 8 au 14 septembre était celle des derniers rendez-vous. Le lundi matin avec mon gynéco, puis en fin d’après-midi c’était la dernière séance d’haptonomie. Le mercredi je rencontrais une sage-femme de l’hôpital et le jeudi l’anesthésiste. Je m’étais qu’après tout ça il me resterait trois semaines à attendre, ce qui me permettrait de finir certains trucs administratifs. Le jeudi 11 septembre je me fais jolie. Je mets ma petite robe noire moulante car Akim veut prendre encore quelques photos de moi enceinte. Nous n’avons pas le temps d’en faire, c’est l’heure du rendez-vous avec l’anesthésiste. Vers 14h30 il se termine et je me dis que je vais aller faire les prises de sang tout de suite au laboratoire de l’hôpital. Sur le chemin du retour nous faisons un crochet par la CPAM pour (enfin !) déposer mon dossier de demande de congé maternité. Puis retour à la maison. Lorsque nous étions entrés dans l’hôpital ma sœur m’avait appelé (comme à peu près tous les jours depuis deux semaines !), et pour l’embêter je lui avais dit que nous entrions à la maternité ! Avant de lui préciser que c’était pour un rendez-vous… Elle avait quand même eu le temps de faire un bond et son cœur s’était emballé. J’avais aussi demandé à mon bébé de ne pas naître aujourd’hui (le 11 septembre) car je ne trouvais pas cette date très gaie… Donc de retour à la maison, je décide de faire une petite sieste. Je monte dans la chambre pendant qu’Akim reste en bas à bidouiller sur son ordinateur. Je m’endors et me réveille assez vite (vers 16h30) en sursaut, sentant un truc couler entre mes jambes. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine ! J’ai déjà eu ce genre de sensation, mais là c’est différent. Je me lève très vite et appelle Akim d’une voix hésitante et chevrotante. Il grimpe les marches comme un fou ! Mais pour l’instant je ne suis sûre de rien… ça ne coule plus trop. Puis très vite, le doute n’est plus permis, ça coule à gros bouillons ! Je me sens à la fois très apaisée et excitée. Akim est complètement stressé ! Il faut dire que je n’avais toujours pas fait mon sac ni celui de mon bonhomme. Branle-bas de combat ! Je veux aussi manger avant de partir à la maternité car je sens que là-bas ce ne sera pas vraiment possible. En fait je traîne chez moi ! Ce sont les derniers moments que nous passons à deux dans notre petit appartement. J’ai envie de les retenir, je ne suis pas pressée de partir à l’hôpital. Surtout que je n’ai aucune contraction… Nous partons enfin, sous des croulées d’eau (c’est de circonstance…). Je rappelle ma sœur pour lui dire que finalement nous retournons à la maternité car nous y avons oublié quelque chose… Nous arrivons à la maternité vers 18h30. Très calme, je me présente aux urgences. Et là, nous patientons un bon moment. Akim ne tient plus en place et au bout d’une demie-heure alpague une sage-femme qui passait pas là et qui nous fait entrer (ce qui provoquera un scandale car nous sommes passés devant une jeune femme qui était là avant nous… mais bon elle n’avait pas l’air d’accoucher elle). Examen et toucher vaginal (vraiment pas agréable ! presque plus douloureux que les contractions !). Poche des eaux bien rompue (je m’en doutais un peu…) et on me met sous monitoring. « Je repasse dans une demie heure, trois quart d’heure » dit la sage-femme. Deux heures après je suis toujours là ! Les contractions sont arrivées doucement et lorsqu’on me détache enfin et que je peux rejoindre ma chambre (il doit être 22 heures), elles sont devenues douloureuses. Jusqu’à 5 heures du matin j’essaye de les vivre tant bien que mal, debout, assise, allongée. Je me retiens pendant deux heures de proférer le moindre son pour que Akim puisse dormir. Les contractions sont douloureuses mais complètement anarchiques. Ce qui me désespère car je ne sais pas si elles sont efficaces, et si ce n’est pas le cas, c’est le déclenchement qui me pend au nez… À 5 heures, une sage-femme arrive pour m’administrer un antibiotique (car poche des eaux rompues depuis plus de 12 heures) et voir où ça en est. Je suis dilatée à 3 centimètres. On part pour la salle d’accouchement ! Seulement avant ça, elle procède à une manipulation très douloureuse… Mon loulou est tellement bas et engagé dans mon bassin, que mon col est toujours en postérieur et qu’il ne peut plus s’ouvrir ! Elle fait donc passer le col devant… Elle me demande si je veux la péridurale. Pour l’instant non, j’aimerais essayer sans. En fait je tiens encore deux heures puis je la demande… Elle est donc posée vers 7 heures du matin et ne fonctionne pas comme prévue. Je ne sens plus les contractions dans mon ventre, mais dans ma jambe droite ! C’est presque pire ! Au bout d’un moment, on me réinjecte un peu de produit qui soulage enfin ma douleur. J’ai à peine le temps de me reposer (et mon chéri de partir prendre un café) que les contractions repartent de plus belle et sont à nouveau douloureuses. J’envoie Akim chercher l’anesthésiste pour une nouvelle petite dose ! Mais il ne veut pas (l’anesthésiste, pas mon chéri) ! Je pleure, je suis fatiguée, j’ai mal, j’en ai marre… Heureusement, ce moment de découragement ne dure pas et je me prépare à recevoir les contractions. Je me mets à faire des vocalises, cela m’aide beaucoup. Tant pis si j’ai l’air fou ! Je ne sais absolument pas combien de temps je chante ainsi. Quand la sage-femme repasse, je suis à dilatation complète. Il faut pousser. Déjà !? Seulement, si je sens bien les contractions, je n’ai aucune envie de pousser. Je me force, mais cela ne sert à rien, je n’arrive pas à accompagner mes contractions. Au bout d’un moment l’envie est là et je comprends assez vite ce qu’il faut faire. Peut-être un peu trop vite, puisqu’au bout de 20 minutes, la sage-femme nous dit qu’elle voit sa tête et à la poussée suivante nous propose de l’attraper ! Nous avons donc sorti Eloi à quatre mains malhabiles et émues... Il est resté très peu de temps sur mon ventre car son petit gabarit ne le permettait pas. Pendant qu'on l'emmenait pour le réchauffer, l'examiner, etc, la sage-femme a fait sortir le placenta en appuyant légèrement sur mon ventre et a recousu la déchirure de mon périnée. Quand on m'a ramené Eloi, il était tout habillé et perdu dans ses habits bien trop grands pour lui ! Première mise au sein un peu laborieuse à cause des vêtements (j'avais du mal à attraper mon lutin), mais finalement très efficace. Nous étions trois ! Nous sommes trois !
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Commentaires
M
Très beau récit, qui en serait presque émouvant!
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